octalish@bookwyrm.social reviewed Terra Humanis by Fabien Cerutti
Et si… Une poignée de génies, d'HEC, aidés par la technologie, nous sauvaient du péril climatique ?
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Content warning Spoile un peu (mais peut-être que vous avez mieux à lire 😉)
…C'est en tout cas l'histoire racontée ici. L'exercice aurait pu être intéressant, il explore la voie d'une transition écologique (réussie) par le libéralisme et la realpolitik. Quel que soit le désaccord sur le fond, pourquoi pas. L'intérêt n'est pas nul : ça expose/déroule un certain imaginaire (très libéral/techno, donc). Mais même là, j'ai du mal à y croire.
Ici, le salut vient d'une femme providentielle à l'intelligence supérieure qui a un plan, et va manipuler peuples et gouvernements pour la bonne cause en menant une stratégie politique utilitariste (nouer des alliances avec des partis de tout pays, peu importe leur programme, tant qu'ils priorisent suffisamment l'écologie). La deuxième moitié de l'ouvrage dans le techno-solutionnisme (on a enfin trouver l'énergie magique, donc on peut, on va miner les astéroïdes, etc, etc).
Derrière une coloration internationaliste, c'est en réalité pas mal de clichés culturels qui sont cochés sans grande finesse… Le sommet est atteint quand, en milieu de livre, le seul personnage noir participe enfin à l'histoire… Pour se faire tuer quelques pages plus tard. Un classique du cinéma revisité.
Le livre est une uchronie qui s'étend de 2019 à la fin du XXIe , mais adopte un regard sur le jeu des idées politiques surprenant : dans ce début de XXIe, les extrêmes droites flambent (ça, on connaît). Mais pour l'auteur, le péril du début du XXIe, sont des groupes anarchistes antitech nihilistes (vous non plus vous n'en avez jamais entendu parler ?) qui commettent des attentats de masse à base de bombes nucléaires.
Dans la forme, c'est lisible sans plus. Avec ce côté agaçant, emprunté à une certaine SF d'utiliser la technologie comme décor en bombardant le lecteur de termes technico-futuristes sans les creuser plus que ça.
La dernière partie tombe comme un cheveu sur la soupe, mais aurait pu faire une nouvelle correcte, même si ça semble assez pompé sur le film « Premier contact » de Denis Villeneuve.
Au final ça alimente le récit rassurant que les seules choses qui manquent à l'humanité pour s'en sortir sont un leadeur charismatique et la fusion nucléaire.